affirmait un renouvellement nécessaire de l’art, l’introduction du
«grotesque» et du «caractéristique», la libération de toutes les
règles sinon celles de la nature, en bref, l’exigence d’un nouveau
genre mariant le sublime, le comique, le lyrique, l’épique, le moral
et l’historique, tout en respectant la forme de l’alexandrin. «La
poèsie complète, affirmait-il, est dans l’harmonie des contraires.»
La première d’ Hernani, le 25 février à la Comédie-Française,
provoqua la célèbre bataille entre les bourgeois et les jeunes
Romantiques.
Il est pourtant le grand méritede faire triompher un renouveau
du théâtre dans lequel les uns et les autres allaient puiser leur
libérté.
Dumas, Mérimée
Un an avant Hernani, Alexandre Dumsas (1802-1870) avait déja
donné à la Comédie-Française Henri III et sa cour (1829) qui, sans
faire de scandale, avait plu par son mouvement. Dans les manifestes
romantiques, Dumas avait surtout piusé le principe d’un théâtre
historique, servant de toile de fond à des avenrures politiques et
amoureuses.
Il enchaina avec Anthony (1831) et La Tour de Nesle (1832),
incontestables réussites du genre, même si la vérité historique s’y
trouvait quelque peu bousculée.
Dumas pat la suite se consacra essentiellement à ses grands
romans-feuilletons, que des miliers de lecteurs suivaient avec passion
dans les journaux en ne se souciant pas plus que l’auteur de
l’exactitude historique: «Qu’est-ce que l’histoire, demandait-il. Un
clou auquel j’accroche mes romans.»
Et rappelons la curieuse tentative de Prosper Mérimée (1803-
1870) qui prétendra un temps n’être que le traducteur des oeuvres
d’une certaine Clara Gazul. Sous la forme d’un «théâtre littéraire»,
publié entre 1825 et 1842, Mérimée s’adonna à un romantisme plus
souriant que dramatique, avec des thèmes pleins de fraîcheur et
d’originalité. S’en détachent L’Occasoin, tendre drame juvénile, et le
brillantissime Carosse du Saint-Sacrement, objet de convoitise de la
courtisane Calila Pérchole dans un Pérou d’opérette.
Musset
Alors qu’Hernani, Antony ou Chatterion triomphaient sur scène,
un jeune dandy au talent prometteur vouyait l’une de ses premières
pièces sifflée à l’Odéon.
Alfred de Musset (1810-1857) fit pendant un certain temps partie
de la jeunesse romantique,dont il incarna les outrances avec élégance
et détachement.
De toute la dramatique française, Musset est en effet le seul
que l’on ait pu comparer au poète anglais, mais son esprit de
fantasie et son badinage en font aussi le premier grand héritier de
Marivaux. Il projeta son âme inquiète et sensible dans ses
personnages.
Musset projeta dans ses personnages ses ambiguités et ses
interrogations qui étaient, avant l’heure, proprement existentielles.
Avec une élégance un peu blessée, et sacs aucune artificialité, il fit
de son théâtre la plus pure émanation de l’esprit du Romantisme.
VI. Le Boulevard du Crime
Au Boulevard du Temple, la Révolution de 1789 eu un effet
déclisif sur les théâtres: en supprimant le royal privilège de la
Comédie-Français, elle autorisait tout à coup les directeurs des
autres salles à montrer de véritable pièces, et ils ne s’en privèrent
pas. Le repertoire du genre se renouvela très vite sous la plume
d’auteurs tels que Louis-Charles Caignier (1762-1842) et de René-
Charles Guilnert de Pixérécourt (1773-1844), surnomés les «Racine et
Corneille de boulevard», avec des pièces romanesques de pure
fantaisie.
Sur le Boulevard du Crime, on ne faisait pas que pleurer. La
parodie, dans laquelle la Comédie-Inalienne était passé maître au
XVIIIe siècle, resta au boulevard de l’un des genres les plus
applaudis. La chute de l’Ancien Régime avait d’autre part propulsé sur
la scène des personnages comme le Roi d’Espagne, le Pape et la Tsarine
de Russie.
Enfin, un genre nouveau, le vaudeville, mélangeant la comédies,
les chansons et les ballets, florissait sur de nouvelles scènes dont
celles du Théâtre du Vaudeville et du Théâtre des Variétés.
VII. Le théâtre Bourgeois
Drames et comédies
Scribe, avec sa prolifique production, avait largement occupé les
scènes du théâtre bourgeois. Il eut un continrateur en la personne de
Victorien Sardou (1831-1908), qui fit montre de son savoir-faire dés 1865
avec un drame bourgeois, La Famille Benoîton, puis avec une comédie de
Goldoni, Maison neuve (1867). Il fur du «sur mesire» pour Sarah Bernhardt
avec Fédora (1882), Théodora (1884), écrivit en 1887 un sombre drame La
Tosca, que Puccini mettra en music.
Durant le Second Empire, Alexandre Dumas fils (1824-1895) poursuivit
la carrière théâtrale de son père. Un drame personnel avait inspiré La Dame
aux camélias (1852), mais c’est avec les comédies de moeurs, La Demi-Monde
(1885), Denise (1885), Francillon (1887), qu’il se démarqua en abordant des
thèmes sensibles à l’époque de la société umpérial.
Opérette et vaudeville
Il est difficile de passer sous silence l’importance que détenaient
sous Napoléon III des spectacles de pur divertissement, avec en premier
lieu la place prépondérante qu’avait prise l’opérette.
Sur des livrets dus la plupart du temps au tandem Meilhac et Halévy,
Jacques Offenbach composa des oeuvres d’une extravagance et d’une gaîté
irrésistibles, qui se donnèrent aux Bouffes-Parisiens, au Variétés, au
Palais-Royal.
Eugène Labiche (1815-1888) fut à sa manière un autre héritier de
Scribe. Mais son théâtre se distingua vite par sa fantaisie débridée, et
une peinture de moeurs. Celui que Robert Pignarre appellera «l’Homère de la
petite bourgeoisie à pantoufles brodées» porta le vaudeville à un niveau
éclatant de réussite. Notons que Labiche écrivit presque toujours en
collaboration, et c’est du fruit de ces collaborations que naquirent ses
plus grandes réussites: Embrassons-nous Follenille (1850),Un chapeau de
paille d’Italie (1851), Le Voyage de monsieur Perrichon (1860), La Poudre
aux yeux (1861), La Cagnotte (1864). Labiche n’avait pas d’autre but que de
se moquer un peu, de faire rire beacoup. Et les bourgeois de province et de
Paris faisaient un triomphe à celui qui les peignait si bien.
Henry Monnier (1799-1877) collabora épisodiquement avec Labiche, comme
pour la burlesque Affaire de la rue de Lourcine (1857) qui fit également
intervenir Edmont Martin. Monnier mit en scène son héros bourgeois dans La
Famille improvisée (1831), dans Grandeur et Décadance de M. Joseph
Prudhomme (1853), dans de nombreuses saynètes, et lui invena une solennelle
biographie à travers un poman, Mémoires de monsieur Joseph Prudhomme.
Cependent, pour la plupart de ces auteurs, la guerre de 1870 ainsi que
la déchéance de l’Empire furent un véritable traumatisme. Labiche se borna
ensuite à éditer son théâtre complet, Offenbach entreprit ses émoubants
Contes d’Hoffmann.
Le théâtre de la IIIe République
La IIIe République était constituée en septembre 1870. Après
l’anéantissement de la Commune, les Parisiens reprirent peu à peu leurs
habitudes. Les théâtres détruits furent reconstruits et rouvrirent bientôt
leurs portes. Enfin achevé, l’Opéra de Garnier fut inauguré en 1875; une
tradition de boulevard se renoua aux Variétés, au Gymnase, au Vaudeville.
Les théâtres municipaux reprent bientôt leurs activités, accueillant à
nouveau les troupes en tournées. Enfin, les diiférentes lois sur les
associations allaient favoriser la constitution de groupes d’amateurs. Le
théâtre Prenait une physionomie nouvelle. Les insouciants du Second Empire
découvrait un monde de revendication sociales, et les romans d’Emile Zola
allaient contribuer à leur dessiller les yeux.
Le même Zola avait produit quelques drames médiocres. En 1881, il
publia Le Naturalisme au théâtre, après avoir fait jouer une adaptation de
L’Assammoir.
Stéphan Mallarmée plaidait pour un théâtre qui pourrait rendre compte
des aspirations spiritualistes et symboleques de la fin du siècle. Il
n’avaient que dégoût pour le Naturalisme naissant, et revenaient à
l’admiration des grands textes. Citons, comme l’un des meilleurs exemples
dans cette voie, le théâtre de Maurice Maeterlinck (1862-1949), dont La
Princesse Maleine (1889), Pelléas et Mélisandre (1892) ou Monna Vanna
(1902) qui étaient empreints d’un beau climat d’étrangeté et de mystère.
Cependent, le vaudeville retrouvait toute sa gloire, et Rostand allait
même ressusciter le Romantisme.
VIII. La première partie du XXe siècle
Un théâtre littéraire
En réaction contre le Naturalisme, un certain théâtre littéraire
continuait à se développer, encouragé par le mouvement des poètes
symbolistes. Paul coaudel (1868-1955), ainsi, et qui n’avait as été
insensible à l’enchantement de Bayreuth, avait tenté de retrouver l’ampleur
de la tragédei grecque dans des dramaturgies foisonnantes, portées par un
grand souffle lyrique et chrétien. Copeau avait monté L’Echange (écrit en
1901), mais la plupart de ses autres pièces, Tête d’or (1890), Le Partage
de midi (1906), L’annonce faite à Marie (1912), furent créées dans les
années 40 et 50 par Jean-Louis Barault.
André Gide (1869-1951) s’inspira quant à lui de mythes bibliques ou
antiques, dans Saul (1903), Philoctète (1899), Béthsabée (1903), OEdipe
(1930-32). Enfin, Romain Rolland, encouragé par Gémier, tenta de donner au
théâtre une grande fresque sur la Révolution qui resta inachevée. Des trois
oevres qui furent representées, Les Loups (1898), Danton (1900), Le Quatoze
Juillet (1902), seule Danton présente un véritable intérêt dramatique.
Cocteau
Jean Cocteau (1889-1963) tint une place un peu à part dans les
lettres françaises, avec son image de «prince frivole». Feru du culture
grecque, il réinterpréta tout d’abord les mythes antiques dans Antigone
(1922), Orphée (1926). La Machine infernale (1934), à partie du mythe
d’Oedipe, constituait une fresque à la fois sombre et poètique des
destinées de l’homme. En 1938 Les Parents terribles transposait au
Boulevard la mythologie intime du poète. Anfin, L’Aigle à deux têtes (avec
Edwige Feuillère, Jean Marais) fut une curieuse résurgence en 1946 du drame
romantique, inspiré librement par la mort mystérieuse de Louis II de
Bavière.
Influence du Surréalisme
Arman Salacrou, Roger Vitrac, Antonin Artaud adhérèrent un temps au
Surréalisme. D’autres auteurs s’y intéressèrent,en gardant quelquefois
leurs distances.
Roger Vitrac (1899-1952) eut une oeuvre très personnelle, tendre et
grinçante, bien illustrée par le ravageur Victor ou Les Enfants au pouvoir
(1928). Victor fut monté par Antonin Artaud (1896-1948), qui avait fondé
avec Robert Aron l’éphémère «Théâtre Alfred-Jarry» voué à la dérision et à
l’humour corrosif.
Armand Salacrou (1899-1990) était un fils de la bourgeoisie
industrielle, mais il fut journaliste à L’Humanité avant de rejoindre le
Groupe Surréaliste. Ses tentatives de marier sur la scène l’ironei, la
fantaisie et la reflexion aboutirent avec Une Femme libre (1934) et surtout
L’Inconnue d’Arras (1935). Suivitent La Terre est ronde (1938), Histoire de
rire (1939), et en 1947 L’Archipel Lenoir, satire féroce d’une grande
famille bourgeoise dans l’avant-guerre.
L’Occupation
Pendent l’Occupation, la vie parisienne des théâtres fut plus
florissante que jamais. De nombreux spectacles que s’adressaient aussi aux
soldats allemands en permission relevait du grossier divertissement, mais
le théâtre survivait censure. Une partie des professoinnels du théâtre
avait cessé de s’exprimer, certains avaient quitté la France. Mais d’autres
étaient restés, et la période se révélait propice à un théâtre de qualité.
Un cetain public, en effet, était prêt à recevoir des pièces un peu plus
difficiles, qui soient distrayantes sans verser dans la gaudriole. Cela
démoda très vite de vaudeville et la comédie légère, mais permit le succès
des Mouches de Sartre en 1943, mis en scène par Dullin, tandis que son
ancien collaborateur André Barsacq faisait triompher Le Bal des voleurs, Le
Rendez-Vous de Senlis, Antigone d’Anouilh. On créait également La Reine
morte (1942), et Fils de personne (1943) de Montherlant. En 1943, Jean-
Louis Barrault réalisa Le Soulier de satin de Claudel à la Comédie-
Française, et Marcel Herrand, l’année suivante, créa Le Malentendu de Camus
et Hius clos de Sartre.
Sartre et Camus
Dans l’une des périodes les plus troublées de l’humanité, les deux
philosophes de l’Existentialisme posèrent de grandes questions, auxquelles
ils apportèrent des tentatives de réponses.
Jean-Paul Sartre (1905-1980), qui devenait le maître à penser de toute
une génération, utilisa le théâtre comme un mode d’illustration directe de
ses thèses. Les Mouches (1943), en montrant la ville d’Argos ployant sous
la domination d’Egisthe et sous le poids de la culpabilité, prenait une
évidence caleur symbolique pour les spectateurs français. Huis clos (1944)
avait un fondement plus psychologique. Morts sans sépuluture (1946) avait
comme sujer la torture, et La Putain respectueuse (1946) abordait le thème
du racisme. En 1948, Les Mains sales retransposait le thème des Mouches.
Plus complexes, ses deux dernières grandes pièces, Le Diable et le Bon Dieu
(1951) et Les Séquestrés d’Altona (1959) furent d’ambitieuses variations
sur l’acte et l’éthique.
De tendance plutôt naturaliste, le théâtre de Sartre de voulait
limpide, démonstratif et efficace; mais un certain symbolisme de ses thémes
lui conserve une actualité universelle.
Le philosophe Albert Camus (1913-1960) était né en Algérie,
où,journaliste, enseignant, il avait également dirigé une petite compagnie
théâtrale. Le Malentendu, créé en 1943 par Maria Casarès, traitait de
manière un peu schématique de l’absurde condition de la vie. Plus
flambouant, Caligula, en 1945, illustrait le terrible syllogisme: «On meurt
parce qu’on est coupable. On est coupable parce qu’on est sujet de
Caligula. Donc tout le monde est coupable. C’est une question de temps et
de patience...» L’Etat de siège (1948) et Les Justes (1949) eurent moins de
portée.
Camus aimait le théâtre, mais il ne parvint pas, sauf dans Caligula, à
y insuffler le sens de l’absurde et de ma révolté qu’il avait si bien fait
ressentir dans ses romans. Il venait d’adapter pour le théâtre «Les
Possédés» de Dostoievski, quand il disparut prématurément dans un accident
de voiture.
IX. Le théâtre de l’après-guerre
Nouveaux metteurs en scène
En France, le meilleur animateur laramatique de l’époque, Jean Vilar
(1912-1971) fut néanmoins un admirable continuateur du travail de Copeau et
de Dullin. On lui confia en 1951 la direction du Théâtre National
Populaire, TNP, avec deux salles à Chaillot. Vilar y attira un public
nombreux et fidèle. Il déclara: «Je ne souhaitais qu’une chose, c’est que
Sartre me sonnéune pièce très engagée. Je l’aurais montée.»
Le TNP dépendait en grande partie de subventions, et la manièr dont il
était géré ainsa que la discussion des budgets constituaient une source
incessante de débats avec des ministères à la politique souvent
incohérente.
En 1963 Vilar demanda à ne pas être reconduit à la tête du TNP. Il
avait par ailleurs créé en 1947 une «semaine théâtrale» dans la petite
ville d’Avignon. En 1968 le «Festival d’Avignon» se déroulait sur la durée
de quatre ssemaines, et attirait un publec de plus en plus nombreux, jeune,
et avide de nouveautés.
Vilar porta sur se épaules une grande partie du théâtre de l’après-
guerre. Mais à sa mort, le mouvement issu du TNP retomba d’une manière
infuiétante. La décentralisation, commencée en 1946, relancée par Malraux
avec les Maisons de la Culture, aboutissait elle aussi, à un demi échec.
Quelques animateurs continuèrent cependant à un brandit le drapeau.
D’autres cherchèrent curtout à se constituer un publec choisi. D’autres
poursuivirent une exploration purement artistique de ma mise en scène,
nourrie et enrichie par toute l’écolution psychologique du XXe siècle.
Evolution d’un théâtre de divertissement
Pendant quelques années, le théâtre des noceurs et cocttes, des
adultères et caleçonnades survécut sur quelques scènes parisiennes, avant
d’être adapté dans le goût du jour pau de nouveaux auteurs.
Des bons auteurs cependant lui redonnèrent de la fraîcheur, et André
Roussin (1911-1987), avec La Petite Hutte (1947) ou Lorsque l’enfant paraît
(1951), apporta au gente un heureux renouvellement tout en restant dans la
tradition d’un esprit Labiche. Plus exotique, et riche d’une belle faconde
méridionale, Jeacques Audiberti (1899-1966) surprit avec Le Mal court en
1947, mais imposa son aimable théâtre de divertissement avec en 1956 un
véritable vaudeville moderne, L’Effet Glapion.
Dans un style plus satirique, Marcel Aymé (1902-1967) donna quelques
pièces dérangeantes comme Lucienne et le Boucher (1950) et Clérambars
(1950).
Enfin, les thèmes au goût du jour de René de Obaldia (1918- ) lui
assurèrent un succès boulevardier des Génousie (1960). Outre François Dorin
(Un Sale Egoiste, 1970, Les Bonchommes, 1970), le dernier grans
représentaion d’un genre qui ne cesse de renaître de ses cendres.
X. Le théâtre de tout les possibles
Survie de théâtre
Depuis quelques anneés, le théâtre se survit à lui-même, sans grands
événement, mais tout en conservant la majorité de ses stuctures. Si la
fréquentation reste d’une manière générale assez basse, les comédiens,
jeunes et confirmés, continuent de se battre avec acharnement pour que
survive leur profession.
Le théâtre ne perdure qu’au prix de l’abnégation d’une grande partie
de ses artistes. La situation est d’ailleurs approximativement la même dans
tous les pays de l’Occident, et l’interventionnisme plus ou moins grand des
érars n’y change pas grand-chose.
Les théâtres en France aujourd’hui
Traditionnellement le théâtre en France est présenté en deux parties:
d’un côté le théâtre public, de l’autre le théâtre privé.
Les théâtres nationaux.
Les plus connus et les plus prestigieux théâtres de France sont au
nombre de cinq.
Le plus ancien, la Comédie-Française remplit une double mission:
conservation du répertoire classique et consécration du repértoire moderne.
Le développemant des tournées en province et à l’étranger est également
prévu pour faire connaître le patrmoine théâtral de la nation.
Le Théâtre National de l’Odéon, institution bi-centenaire, tout en
ayant pour mission essentielle de la représentation en alternance
l’oeuvres classiques pu modernes d’auteurs français ou étrangers, orientait
également son activité vers la création.
Le Théâtre National de Chaillot souhaite retrouver sa vocation
initiale de grand théâtre national populaire de création.
Créé en 1972, le Théâtre de l’est Parisien poursuivit un travail de
recherche de publics nouveaux, en particulier par la mise en place d’une
cellule d’animation pour le quartier.
LeThéâtre National de Strasbourg (lui aussi créé en 1972 à partir du
centre dramatique du même nom) est un instrument ouiginal de création et de
recherche.
Ces cinq théâtres nationaux constituent donc un ensemble qui, sous la
même appellation, recouvre des activités et des missions différentes mais
complémentaires.
Les centres dramatiques nationaux
Les centres dramatiques nationaux sont issus de ce qu’on a appelé la
«décentralisation dramatique» et proviennent initialement de troupes de
province dont les directeurs, choisis à titre personnel pour leur valeur
artistique, ont passé des accords tacitesou verbaux avec l’administration
des Affaires culturelles.
Certains centres se sont vu attribuer une compétence nationale et même
international; ils apparaissent presque comme des théâtres nationaux de
région du fait de l’amplication de leur travail commencé depuis plusieurs
années: Théâtre National populaire de Villeurbanne, Théâtre National de
Marseille, de Lille, les Tréteaux de France.
Les compagnies dramatique indépendantes
Avant mai 68, il existait en France environ une trentaine de
compagnies indépendantes plus ou moins subventionnées par les pouvoirs
publics. Plus de mille sont aujourd’hui recensées dont 450 sont aidées par
le ministère de la Culture.
Deux systèmes d’aide coexistent. La plupart d’entre elles sont
soumises à l’évaluation annuelle d’une commission: elles sont dites «en
commission». D’autres, en général les plus anciennes traitent directement
avec la direction du Théâtre et des Spectacles: elles sont appelées «hors
comission».
Illustré par la réussite de grandes troupes permanentes comme le
Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, ce monde théâtral nouveau comprend
également de petites équipes à la recherche d’un public local ou d’un
langage original.
Le théâtre privé
Dans les années 60, le théâtre privé est composé, en province, des
théâtres municipaux et, à Paris, d’une cinquantaine de théâtres privés. Les
deux tiers des théâtres parisiens ont un répertoire axé sur le
«boulevard», les autres se consacrent à la présentation d’un théâtre plrs
ambitieux ( le Vieux-Colombier par example).
D’une façon générale, à l’époque, la vie des théâtres privés est
difficile.
Il convient de distinguer parmi les théâtres privés ceux dont le but
est de faire du commmerce et ceux qui s’attachent à promouvoir des oeuvres
de qualité (dans la tradition du Cartel), et qui désirent seulement que
leur gestion ne soit pas déficitaire.
En tout cas la situation du théâtre privé parisien apparaît maintenant
comme bien meilleure. Une partie de ces résultats doit sans nul soute être
à porter au crédit de l’Association pour le soutien au théâtre privé, qui
aide financièrement certaines productions dramatiques.
Le théâtre amateur
Les troupes de théâtre amateur en France ont une activité importante
et variée. Elles développent une pratique théâtrale de loisir: celui qui
l’exerce n’a pas l’ambition d’en vivre. Cetteactivité est donc du ressort
du ministère du Temps libre. Elle s’exerce aussi au sein de stages
organisés par des conseillers techniques et pédagogiques, de groupes de
lycéens ou d’étudiants, d’entreprises, du «troisième âge», de maisons des
jeunes, etc.
Les Français
Il y a un peu plus d’un siècle, Goethe écrivait:
«La litterature national n’a plus grand sens aujourd’hui: le temps de
la littérature mondial est venu et chacun doit aujourd’hui travailler à
hâter ce temps. Si je ne me prompe, ce sont les Français qui tireront le
plus guand avantage de cet immense mouvement.»
D’une certaine manière, il ne se trompait pas; les Français dominèrent
en partie les destinées du théâtre pendant une grande partie du siècle
passé, et pontrèrent en tout cas l’example de leur invention, de leur
talent et de leur rigeure dans tous les genres théâtraux.
La France, pourtant, n’est pas dans une meilleure situation
aujourd’hui que la plupart des nations voisines, et cette situation quasi-
général de déclin montre bien que s’il y a une responabilité à trouver,
elle ne peut se résumer à un rapport théâtre-Etat.
Le public
Les vraies nouveautés au théâtre, ouevres qui éclairent leur temps,
les oeuvres fortes, même difficiles, attirent immanquablement le public. On
s’étonnera toujours que des portefaix et des valets aient pu se presser aux
grandes oeuvres de Shakespeare, alors qu’ils boudaient dans le même temps
des pièces que ne leur plaisaient pas.
Le public n’est pas devenu ingrat, mais il a été rendu méfiant. Trop
de spectacles prétentieux ou ennuyeux l’on passablement décourage, et lui
feront rater un autre jour un spectacle de qualité. En se refusant à une
certaine rigueur, le milieu théâtral fait en partie payer à ses peilleurs
élément les faiblesses de ses plus médiocres.
Conclusion:
Le secret du théâtre
La conclusion de ce long parcours historique de l’art théâtral aboutit
donc sur le constat d’une certaine période de repli, une période qui sera
peut-être un jour analysée comme une étape nécessaire. Elle n’est pas sans
précédent et, dans le passé, de nouveaux auteurs sont toujours parvenus à
faire renaître de ses cendres une dramaturgie quelquefois défaillante. Peut-
être faut-il susciter et soutenir ce nouvel élan, et l’éspérer aussi beau,
ausse riche, aussi surprenant qu’ont pu l’être en leur temps les grands
moments de l’art dramatique. L’histoire et l’art sont imprévisible, mais le
théâtre continuera très certainement d’appartenir à l’un et à l’autre.
Il reste aux auteurs, aux acteurs, aux metteurs en scène de demain, à
médeter le grand secret du théâtre, celui qu’avaient découvert leurs
illustres prédécesseurs. Molière disait, dans La Critique de l’Ecole des
femmes:
«Je voudrais bien savoir si la grande fègle de toutes les règles n’est
pas de plaire.»
Racine renchérissait, dans la préface de Bérénice:
«La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne
sont faites que pour parvenir à cette première.»
Et Boileau le versifia dans son Art poètique:
«Le secret est d’abord de plaire et de toucher.»
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21.
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Ñòðàíèöû: 1, 2, 3
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