occupé par le Groupement Ouest de la 4ème Armée, a l'Est entre
Suippes et Auberive.
En 1917, la conduite au feu des deux brigades est appreciée
par les Alliés. En mars 1917 elles sont dans la region du Fort de la
Pompelle. Lors de l'attaque "Nivelle" du 16 avril 1917, dans le cadre
de la 5eme Armée, la 1ère Brigade Spéciale prend Courcy, le 3ème
Brigade attaque et occupe le mont Spin. Les pertes pour les 2
brigades russes sont de 70 Officiers et 4 472 Soldats tués, blessés
ou disparus.
Formation de la Légion Russe d’Honneur
Par suite de la Révolution Russe, la Russie quitte les rangs
des Alliés et les Régiments russes du Corps Expéditionnaire sont
relevés du front par le Gouvernement français, reformés et
transformés en compagnies de travailleurs. Le nom même de "Russe" est
devenu synonyme de "traître".
Cette situation devenant insupportable, des centaines de
militaires russes sous l'impulsion du Colonel Gotoua, profondement
blesses dans leur orgueil national, s'organisent et demandent au
Gouvernement français l'autorisation de regagner le front. Après de
multiples hésitations et de pourparlers, l'autorisation est accordée
pour la création de la Légion Russe.
Le 23 décembre1917, cette unité, sous le commandement du
Colonel Gotoua monte en ligne, versée dans la Division Marocaine
considerée a l'epoque comme la meilleure unité française. La rénommée
et l'héroisme du soldat russe atteignit des sommets inégales au sein
de cette unité.
Fin mars 1918, les Allemands percent le front des Alliés du
côte d'Amiens entre l'armée française et les troupes anglaises et
s'engouffrent dans la bréche ainsi créée. La situation devenant
critique, le Haut Commandement Français donne ordre à la division
marocaine de contre-attaquer. La Légion Russe est placée en tête de
troupes de la contre-attaque.
Le Général Dauzan, Commandant de la Division Marocaine, decora
le Capitaine Loupanoff de la Légion d'Honneur et le bataillon reçut
un "état de recompense". Les pertes sont sévères.
Mai 1918. Les Allemands jettent dans la bataille leurs
meilleures troupes et enfoncent les lignes françaises. D'un bond, ils
passent l'Aisne et, en marche forcée, approchent de Chateau-Thierry.
Soissons est tombée, la route sur Paris est ouverte! Rappelée de
toute urgence, la Division Marocaine occupe la position à cheval sur
la route de Soissons-Paris et reçoit, la première, le coup de boutoir
allemand. Les zouaves retiennent la pression ennemie mais, au bout
d'un moment, commencent a céder dans leur centre. À l'instant où tout
semblait perdu, le Commandement jette en attaque sa dernière réserve,
la Légion Russe.
Son attaque est décrite de la façon suivante par l 'historién
de la Division Marocaine:
"Pour arrêter cette avance menaçante, le Colonel Lagarde donne
ordre a la Légion Russe de contre-attaquer. La Légion Russe se lance
en avant, officiers en tete. Même les medecins, pris par
l'enthousiasme de cette glorieuse phalange, ont oublié leur mission
principale de charité et, avec les combattants, pénètrent dans les
rangs de l'ennemi. Sur 150 combattants, 110 sont restés sur la côte
de Vauxbuin. Cette bataille coûte aux Russes 85 % de leurs effectifs
et presque tous les officiers"
La presse française de l'époque en admiration devant
l'héroisme russe souligne le grand nombre de Croix de la Légion
d'Honneur et de Croix de Guerre décerné aux combattants russes et
emploie pour la première fois le terme honorifique, reste depuis
attache à cette unité en la dénommant la "Légion d'Honneur".
En août, la Légion Russe reçoit enfin pour la première fois
des renforts importants composés de volontaires d'anciens régiments
du Corps Expéditionnaire, devient un bataillon avec 2 compagnies et
demie de tirailleurs et une compagnie de mitrailleurs et rentre comme
unité indépendante dans la Première Brigade de la Division Marocaine.
Ce bataillon est aussitôt dirigé au nord de l'Aisne où i1
s'empare de Térny-Sorny et progresse vers Laffaux, un des points
avancés de la ligne Hindenburg.
Au cours des combats du 12 séptembre, le bataillon franchit 3
rangées de fortifications en béton armé et perce la ligne de défense
allemande, prend par surprise un grand nombre de prisonniers et une
grande quantite de matériel.
Pour toutes ces operations, le Maréchal Foch, Commandant en
Chef des Armées, octroie au Bataillon Russe la fourragère aux
couleurs de la Croix de Guerre et une Croix de Guerre avec 2 palmes à
son drapeau, avec les citations.
La rénommée acquise par la Légion Russe d'Honneur attire dans
ses rangs de nombreux volontaires provenant des compagnies d'ouvriers
ou même de la Légion Etrangère. Malgré ès pertes, ses effectifs
augmentent: au 1er novembre 1918, le bataillon compte 564 hommes
répartis en 3 compagnies de combat et une compagnie de mitrailleuses.
Des le 1er octobre, les Allemands étaient amenes à evacuer
toute la ligne Hindenburg et à se retirer vers la frontière. Dans ces
conditions, la Division Marocaine toute entière est transportée a
Nancy et entreprend le mouvement final le long de la Moselle vers
Moyeuvre et seul l'Armistice du 11 novembre arrète cette operation.
Malgré cela, la Légion Russe d'Honneur continue d'éxister et
participe avec les Armées Alliées a l'avance le long de la rive
gauche du Rhin; elle traverse la Lorraine, l'Alsace, la Sarre, arrive
a Friedrickshafen, puis est dirigée sur Worms qu'elle occupe jusqu'en
décembre.
À la fin de l'année 1918, la Légion Russe d'Honneur est
évacuée a l'intérieur de la France et démobilisée.
L'ÉVACUATION DE l’armÉe blanche de LA CRIMÉE
L'histoire de l’émigration blanche commence par une tragédie:
l'évacuation de la Crimée en novembre 1920 par l'armée du général
Wrangel.
L'année 1920 voit briller les derniers feux de la guerre
civile en Russie du sud. À la fin du mois de mars, vaincu par l'armée
rouge, le général Dénikine a dû faire évacuer de Novorossiysk, dans
une panique indescriptible, les débris de ses armées blanches.
Réfugiées en Crimée, ces troupes démoralisées semblent promises à une
défaite rapide. Dénikine, découragé, remet ses pouvoirs à son rival
et ennemi personnel, le général Baron Wrangel.
Pendant plus de 6 mois, Wrangel donne l'illusion que les
armées blanches pourraient retourner la situation en Russie et
chasser les bolcheviks du pouvoir. Mais le 12 octobre 1920, la
nouvelle de l'armistice soviéto-polonais annonce que les jours de
l'armée Wrangel sont comptés. Les troupes qui luttaient contre la
Pologne sont envoyées sur le front de Crimée pour donner le coup de
grâce. Le 8 novembre, apprenant la chute des premières lignes de
défense, Wrangel donne l'ordre d'évacuation.
Tous les navires présents dans les ports de Crimée sont
réquisitionnés, dont le vieux paquebot "Rion". Les bateaux russes
sont mis sous la protection de la France et hissent le drapeau
tricolore. L'escadre française de Méditerranée Orientale supervise
les opérations. Tout se passe dans l'ordre. Quasiment tous ceux qui
le désirent peuvent être évacués. En une semaine, 130 navires
arrivent à Constantinople, avec 146.200 réfugiés à bord, dont 29.000
civils, souvent dans un entassement ahurissant. L'état sanitaire est
catastrophique: les Russes sont décimés par le typhus, il y a même
des cas de choléra et de peste. Les autorités françaises de
Constantinople sont dépassées: que faire de cette masse énorme de
réfugiés, armés jusqu'au dents et équipés d'une flotte de guerre
complète? Les laisser débarquer à Constantinople est inconcevable;
cette ville, sous occupation alliée, est déjà surpeuplée de réfugiés,
car la Turquie est en pleine guerre: le rebelle Mustapha Kémal
contrôle pratiquement toute l'Anatolie où il se heurte à l'armée
grecque. La perspective de voir cette armée russe dés?uvrée prendre
part au conflit donne des cauchemars aux Alliés.
Il faut donc éloigner le plus vite possible les Russes de
cette poudrière. La flotte de guerre est envoyée à Bizerte, et
Georges Leygues lance un appel aux États balkaniques pour qu'ils
accueillent les troupes et les réfugiés civils. Le résultat est
décevant: la Roumanie n'en accepte que 2000, la Grèce 1700, la
Bulgarie 3800; seule la Serbie, fidèlement russophile, ouvre grand
ses portes et en recueille 22.300. Au total, 34.000 personnes ont été
évacuées le 1er janvier 1921. Reste donc plus de 100.000 réfugiés à
loger et nourrir. En attendant une destination définitive, les
Cosaques du Don ont été envoyés en Thrace à Tchataldja, ceux du
Kouban sur l'île de Lemnos, et les troupes régulières sur la
presqu'île de Gallipoli, dans le détroit des Dardanelles. Les civils,
jugés moins dangereux, ont été répartis dans plusieurs camps autour
de Constantinople.
Pour le gouvernement français, il est évident que l'armée
Wrangel a cessé d'exister, et que ces milliers de réfugiés ne sont
que des individualités. Mais les autorités militaires et navales sont
effarées par cette façon de voir les choses: Si on licencie l'armée
Wrangel sans aucune perspective d'emploi, la situation à
Constantinople risque de tourner rapidement au cauchemar. Il faut
absolument que la discipline militaire soit maintenue, et les troupes
laissées sous les ordres des officiers russes, afin d'éviter de les
voir se transformer en mercenaires ou en "grandes compagnies". Il
sera alors plus facile de disperser en douceur les réfugiés vers les
pays qui voudront bien d'eux. À contrec?ur, le gouvernement doit se
rallier à ces arguments.
Wrangel, fin tacticien, s'engouffre par cette porte laissée
entrouverte. Il profite de l'autorité que lui laissent les Français
pour s'opposer par tous les moyens à la dispersion de son armée:
propagande, pression psychologique, menaces, tout est bon pour garder
un noyau irréductible d'Armée Blanche; car Wrangel caresse toujours
le rêve de reprendre la lutte contre les Soviets, ou de s'emparer du
pouvoir si celui des bolcheviks s'effondre tout seul. Ainsi, le
séjour de l'Armée Russe à Constantinople est marqué par un bras de
fer permanent entre Wrangel et les Français, qui cherchent
constamment à se débarrasser de réfugiés qui coûtent une fortune au
budget de la France.
Très vite, les autorités constatent que beaucoup de réfugiés
ont le mal du pays. Elles voient là une belle occasion d'en diminuer
le nombre; le gouvernement fait donc savoir dans les camps que
personne n'est retenu, et que la France assurera le rapatriement en
Russie soviétique de ceux qui en feront la demande, toutefois sans
aucune garantie sur leur sécurité une fois débarqués. Malgré cette
réserve de taille, les volontaires se bousculent: de janvier à avril
1921, 9370 réfugiés retournent en Russie. À cela viennent s'ajouter
les départs individuels de réfugiés ayant les moyens de vivre à leurs
frais, de ceux qui ont trouvé du travail à Constantinople ou qui se
sont engagés dans la Légion Étrangère.
Malgré cela, il reste encore en avril 1921 55.000 Russes
nourris par la France dans les camps de réfugiés. Si l'on comptait
sur les départs individuels, il faudrait des années pour disperser
l'armée Wrangel. Trouver des débouchés de masse pour les réfugiés
russes reste un impératif urgent.
Certains d’officiers russes émigrés
Afrikan Bogaévski (1872 - 1934 Paris), général-lieutenant,
décoré de la croix de Saint-Georges pour son courage lors de la
bataille de Tamopol en juillet 1917. Commande un régiment de
partisans, puis une brigade de l'Armée Blanche lors de la "campagne
de glace" au Kouban en février-mai 1918. Élu ataman des cosaques du
Don en février 1919. L'ancien ataman, le général Krasnov, qui assista
à ses obsèques, se battit plus tard aux côtés de l'armée allemande au
cours de la 2è guerre mondiale et, livré à l'URSS, fut exécuté pour
trahison.
Boris Dourov (1879 Saint-Pétersbourg - 1977 Sainte-Geneviève-
des-Bois). Lieutenant-colonel dans le corps expéditionnaire russe en
France, puis en Macédoine, il est l'un des fondateurs du Lycée russe
de Paris en 1920 où il professe les mathématiques et dont il devient
le directeur de 1931 jusqu'à sa fermeture en 1961
Mikhaïl Grabbe (1868-1942), comte, général, ataman du Don en
1916-1917.
Nicolas Lokhvitski (1868 - 1933 Paris), général d'infanterie
commandant en chef du corps expéditionnaire russe sur le front
français en 1916. Après la paix, il rejoignit l'armée de l'amiral
Koltchak en Extrême-Orient et revint s'installer à Paris en 1923.
Zinovi Péchkov (1884 Nijni-Novgorod - 1966 Paris), général
dans l'armée française. Frère aîné du bolchevik Iakov Sverdlov, son
nom lui a été donné par son parrain, l'écrivain Maxime Gorki.
S'engage dans la Légion étrangère en 1914. Perd un bras en 1915.
Chargé de mission auprès de Koltchak, puis de Dénikine. Naturalisé
Français en 1923, sert au Maroc comme officier de la Légion. De 1942
à 1950 représente la France libre en Afrique du Sud, puis en Chine et
au Japon.
Causes de la dÉfaite des Blancs
Corruption des cadres: négligence, paresse, goût de la dolce
vita. En Sibérie, à l'arrivée de Koltchak, il y avait 196 états-
majors sans troupes. De nombreux régiments blancs comptaient 2 ou 3
officiers pour 1 seul homme. Une grande partie du matériel fourni par
les Alliés était revendue au marché noir et, en fin de compte,
rachetée par les Rouges.
Trahison des Tchèques de Sibérie: anciens prisonniers de
guerre autrichiens, réarmés contre l'Autriche, ils avaient rejoint
Koltchak après la paix de Brest-Litovsk, les Allemands ayant exigé
qu'ils leur soient livrés. Pris en main par une mission militaire
française (Gal Janin, qui cependant ne leur donna pas l'ordre de
délivrer Koltchak encerclé), ils devaient être le noyau de la
reconquête de la Russie d'Europe à partir de l'Oural. Mais le
gouvernement tchèque (Bénès) leur interdit d'agir contre les Rouges.
Ils s'organisent donc en "grandes compagnies", occupant la ligne du
Transsibérien et accaparant le matériel ferroviaire (qui transporte
leur butin). Ils se replient lentement (en 4 ans) vers Vladivostok,
négociant leur retraite avec les Rouges: ils arrêtent Koltchak à
Irkoutsk et le livrent aux bolcheviks.
Mésentente entre les Alliés: chacun des Alliés cherche à
profiter de la guerre civile pour favoriser ses propres intérêts: les
Anglais poussent en avant Koltchak qui leur a promis des avantages en
Ñòðàíèöû: 1, 2, 3
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